Les alternatives aux pesticides
Accueillir des alliés au jardin
Qui connaît un jardinier découvrant avec plaisir des limaces sur des jeunes fleurs ou des chenilles faisant de la dentelle de ses feuilles de choux ? Personne ! Et pour cause : tant d’efforts pour un résultat si décevant …
Mais résistez et ne passez pas trop vite à l’action.
La classification des organismes vivants en catégories dites « utiles » ou « nuisibles » est arbitraire, car dans la nature chaque être a un rôle à jouer au sein des écosystèmes, en interaction avec les autres organismes vivants. Un équilibre s’établit tout naturellement entre les “nuisibles” et les “utiles”. C’est dans cet équilibre que le jardinier, en bon observateur, trouve son intérêt.
Parmi la faune occupant votre jardin, une minorité se nourrit exclusivement de plantes et peut donc être considérée comme nuisible. En effet, les auxiliaires, les décomposeurs et les insectes pollinisateurs représentent la part la plus importante des effectifs présents dans un jardin en équilibre.
Voici quelques animaux alliés qui méritent d’avoir une place en tant que résident permanent de votre jardin: coccinelles, guêpes parasitoïde, carabes, chrysopes, syrphes, punaises prédatrices, oiseaux insectivores, crapauds, grenouilles, hérisson, musaraigne…
Que faire contre les ravageurs (limaces, pucerons, pyrale...) ?
En jardinier attentif, posez-vous la question de l’origine des symptômes que présente la plante. Car n’oubliez pas le principe de base de tout bon jardinier : la prévention avant tout.
Voici quelques conseils de Laura, conseillère technique chez Adalia 2.0 :
Vous cherchez des solutions de luttes préventives et curatives qui peuvent être appliquées facilement contre les organismes ravageurs les plus courants ? En voici quelques unes !
Contre les limaces et les escargots
Fabriquez vos pièges
En conditions humide et douce, nul jardinier n’est à l’abri d’une attaque nocturne de limaces. Voici quelques idées de pièges efficaces :
- Une planche ou une tuile retournée où les limaces vont se réfugier la nuit, puis éliminez les ravageurs manuellement au matin. Vous pouvez les appâter avec des rondelles de pommes de terre, elles en raffolent.
- Un pot rempli à moitié de bière (ou de levure) les attire à coup sûr. Il constitue un piège efficace où elles iront finalement se noyer. Attention, la bière doit être diluée pour éviter d’attirer les limaces des voisins !
- Les pelures de melon ou d’agrumes sont également des mets de choix pour ces mollusques. Il suffit de les récolter ensuite.
Plus de conseils contre les limaces ICI
Contre les pucerons
Comment limiter les dégâts ?
- Un jet d’eau puissant permet de décrocher les pucerons. Les colonies de pucerons ainsi déstructurées ont des difficultés à se reformer.
- Supprimez les parties infestées de la plante sans compromettre la survie du végétal ou écrasez les pucerons entre les doigts.
- Dans les serres ou vérandas, disposez des plaques engluées jaunes sur lesquelles se colleront les pucerons ailés.
- Les larves de coccinelles mangent jusqu’à 150 pucerons par jour. Accueillez les dans votre jardin. il est possible de s’en procurer dans le commerce. Attention aux conditions d’introduction (température, humidité,…).
- Les fourmis élèvent les pucerons pour leur miellat et les protègent de leurs ennemis naturels. Afin d’empêcher les fourmis de s’approcher des pucerons, placez de la glue autour du tronc des plantes.
Plus de conseils contre les pucerons ICI
Contre la pyrale du buis
Prévenir plutôt que guérir
- Dès la fin de l’hiver, repérez et détruisez les chenilles hivernantes.
- Taillez les buis en leur laissant suffisamment d’espace. Les plants dont la ramure est plus aérée sont davantage épargnés ;
- Poudrez les feuilles avec de la poudre de lave.
- Installez à partir de mai des pièges munis d’une phéromone spéciale pyrale du buis. Si les attaques persistent, renouvelez les capsules de phéromones tout les mois jusqu’en septembre.
- Favorisez la présence d’oiseaux insectivores au jardin par la pose de mangeoires et de nichoirs à proximité du buis ;
- Choisissez une plante alternative au buis tel le houx crénelé (Ilex crenata), le chèvrefeuille arbustif (Lonicera nitida ‘Maigrün’ ou ‘Elegant’) ou le Fusain du Japon (Euonymus japonicus ‘Microphyllus’).
Plus de conseils contre la pyrale ICI
Que faire contre les plantes indésirables (pissenlits, chiendents, liserons....) ?
Avant toute intervention, il est nécessaire d’évaluer et de relativiser les nuisances. En effet, certaines plantes spontanées donnent de la couleur au jardin, servent d’abris et apportent de la nourriture à une ribambelle d’organismes utiles (auxiliaires) qui aideront à équilibrer l’écosystème de votre jardin.
Il y a même des plantes sauvages qui possèdent des vertus qui peuvent aider le jardinier. Dès lors, pourquoi ne pas considérer d’un autre oeil l’herbe poussant dans le gravier ou les pissenlits dans la pelouse ?
Si la présence d’une plante vous pose un réel problème, choisissez la méthode alternative la plus adaptée pour l’éliminer, l’idéal étant de privilégier les moyens préventifs limitant le développement de la végétation.
Le désherbage thermique :
Un choc thermique de quelques secondes sur la plante suffit pour provoquer un éclatement des cellules de la partie aérienne. Si la plante est trop brûlée, elle cicatrise et repart de plus belle. En fonction de l’enracinement de la plante et de la météo, le nombre de passages nécessaire peut varier de 6 à 8 traitements sur l’année. Plus tôt dans l’année vous commencerez à désherber, plus le traitement à la chaleur sera efficace. Mais attention: la chaleur peut activer la germination des graines du sol. Dans les jours qui suivent un second passage est donc nécessaire et permettra d’affaiblir la banque de graines de la plante.
Le désherbage mécanique :
- Débroussailler pour un résultat rapide sur les surfaces “dures”, en pavés par exemple. Des fils en nylon épais sont conseillés. Mais attention aux projections !
- Tondre à une certaine hauteur au-dessus d’un gravier ou de joints de pavés enherbés.
- Un jet d’eau sous pression sur les pavés pour déloger les plantes incrustées dans les joints.
- L’utilisation d’outils manuels reste efficace quand il s’agit de gratter le gravier (exemple : griffe, sarcloir, binette) ou dans les joints entre les pavés (exemple : un couteau à désherber). Il est conseillé d’agir sur les jeunes plantules tôt dans la saison car leurs racines seront moins développées.
Technique préventive: Couvrir le sol nu
- Couvrez avec un paillis. Installez une couche d’une épaisseur de minimum 5 cm sur un sol préalablement désherbé. Le broyat de branches, les feuilles mortes ou les tontes séchées sont les matériaux les plus économiques mais vous pouvez vous procurer des paillettes ou des copeaux en jardinerie (froment, miscanthus, chanvre,…).
- Une alternative qui convient aux terrains en pente est le feutre ou la toile biodégradable (en jute, chanvre, lin).
- Les plantes couvre-sol vivaces peuvent compléter les paillis en apportant des couleurs et en attirant les insectes utiles. L’aspérule odorante, l’alchémille, la grande pervenche et de nombreuses espèces de géraniums vivaces sont des exemples parmi d’autres.
- Les engrais verts sont des plantes que vous pouvez semer et qui permettent d’enrichir les parcelles non cultivées du potager. Elles sont aussi d’excellentes plantes couvre-sol (ex: moutarde, phacélie,…).
Semer ou laisser pousser :
Vous pouvez semer dans vos allées en gravier et tondre par la suite. Vous pouvez également laisser pousser entre les pavés ou les dalles alvéolées.
Tolérance à la végétation spontanée
Apprenez à accueillir et à accepter la végétation spontanée en certains lieux !
Plantez, protégez, triez !
L’asbl Corder, en association avec Adalia 2.0, la COPIDEC et la Wallonie, lance la 6ème édition de leur campagne de sensibilisation au tri des déchets pesticides !
Parfois utilisés lors de l’entretien de vos espaces privés, de votre jardin ou de votre terrasse, ces produits sont spécifiques pour lutter contre des nuisibles (plantes indésirées, maladies des plantes, insectes ou petits animaux nuisibles, etc.). Mal utilisés, ils représentent un risque pour votre santé et l’environnement.
C’est pourquoi il est essentiel de respecter les conditions d’utilisation de ces produits et de trier les déchets qui en découlent. Pour ce faire, il est nécessaire de déposer vos emballages et bidons vides de pesticides ou ceux que vous n’utilisez plus au recyparc le plus proche de chez vous.
Cette année, si vous vous rendez au recyparc pour y déposer vos déchets de pesticide du 21 mars au 20 juin 2024, participer au jeu-concours en prenant en photo votre pesticide à jeter au recyparc : vous recevrez des semences et pourrez tenter de gagner un bon de 200 euros dans l’une des jardineries labellisées par Adalia 2.0 !